Le fil d'actualitéLe billet du moisLes visages de la MiséricordeDans l'église
Miséricorde Cette expérience jaillit comme une eau vive dans nos vies
Vers la fin de sa vie, le jour de la fête, le grand soir, Jésus, debout, lança à pleine voix : « Si quelqu’un a soif… » (Jn 7, 37)
Avez-vous remarqué ? Il crie. Il y a un moment où on ne peut plus se taire, c’en est fini de se taire. Il faut qu’on parle. Jésus sent que ses jours sont comptés. Il regarde cette foule qui passe, qui court comme nous le voyons dans les villes ou dans le métro ou sur les places, où chacun est absorbé. On en a pris l’habitude, c’est un peu notre cas à tous. C’est bien que chacun porte son mystère, sa soif de bonheur, d’amour. La plupart restent sur leur faim et sur leur soif.
Dieu riche en Miséricorde
Lorsqu’on a la source, on peut la déverser ! C’est le cas de Jésus : Il est la source. Il criait à pleine voix : « Si quelqu’un a soif… ». Il savait bien ce qu’il disait. « … qu’il vienne à moi ». Il faut aller à Lui. Cela me frappe beaucoup dans l’Évangile « Si quelqu’un est fatigué, si quelqu’un n’en peut plus, qu’il vienne à moi, etc. … » « Venez à moi, vous tous qui avez faim, etc. ». Jésus dit : « Venez, venez ! ». Seigneur, nous entendons l’écho de ta voix, deux mille ans après, cette voix bouleversante ! Il y a tant de peuples qui sont passés devant toi dans le Temple et t’ont regardé », un peu comme un badaud regarde le vendeur qui vante sa marchandise.
Et voilà qu’aujourd’hui, nous avons été bouleversés, jusqu’au plus profond de nos vies et de nos cœurs. Ta voix parvenait jusqu’à nous. Elle avait pris l’écho de notre frère qui parlait de ce détenu qu’il avait visité ; elle prenait l’écho de notre sœur qui nous parlait de cette conversion de son fils et qu’elle voit en train de se faire, de cette transformation qui commence l’écho de nous tous, les uns et les autres. Nous allons sûrement entendre encore toutes ces merveilles. « Oui, si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive ». Nous voyons que tu réponds : « Celui qui croit en moi », celui qui m’entend crier mais qui ne croit pas en moi, il passe, cela ne le frappe pas. Ce n’est pas toujours de sa faute, comme je vous le disais pour un de ces badauds, devant le vendeur. Celui qui croit en moi est bouleversé jusqu’au fond de son cœur.
Tous ceux d’entre nous qui ont ressenti ce bouleversement, plus ou moins fort, c’est le signe que nous croyons. Que va-t-il se passer alors ? Selon l’Écriture : « Celui qui croit en moi, de son sein de sa vie même, de sa propre vie qui était desséchée, triste et semblait écrasée, couleront des fleuves d’eau vive ». Il va être revivifié, comme ce fils, comme ce détenu qui a enlevé sa haine et retrouve sa paix, la paix de son Seigneur. La vie de Jésus a coulé en lui et cette paix qui est en lui, il va la répandre maintenant tout autour de lui. « De son cœur couleront des fleuves d’eau vive » : Il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croient en Lui, l’Esprit qui donne à notre intelligence une autre dimension lui permettant de percevoir à travers ses choses si tristes de la vie que nous avons évoquées la Miséricorde de Dieu en action et d’en recevoir une joie formidable ».
Pour qu’un homme puisse aimer le Seigneur Jésus au point de lui donner sa vie, de croire en Lui, il faut qu’il ait fait une expérience. L’Apôtre Jean a connu Jésus. Il nous dit : « Celui avec qui nous avons marché, que nous avons connu, touché de nos mains, nous vous l’annonçons » (1 Jean 2, 6). Voyez, on connaît Jésus, comme Jean peut-être, dans une première étape. On le connaît, on a lu l’Évangile, mais souvent, c’est après que l’on a fait l’expérience bouleversante, lumineuse, extraordinaire. Sa présence est là, Il nous envahit. Voilà que Jean, après avoir marché trois ans avec Jésus comme il le dit, après l’avoir aimé, l’avoir vu mourir, va faire l’expérience qu’Il est vivant en dépit de tout.
Cette expérience va jaillir aussi dans chacune de nos vies, un jour ou l’autre, si nous voulons bien le regarder, ce Christ Jésus, l’écouter, lire un passage d’évangile, chaque jour. Petit à petit, sa connaissance pénètre et tout d’un coup, elle éclate en lumière, en joie extraordinaire, pour certains en guérison physique et pour beaucoup d’autres en guérison de l’âme. Ils croyaient qu’ils n’étaient pas aimés. Lui, Il est vivant ! Ils croient et ils vivent : « Il vit et il crut ». C’est cela, être chrétien, avoir fait l’expérience, tout simplement. Jésus est la Vie, la Source de la Vie
P. Yves Aubry, Fondateur de la Fraternité du Bon Larron